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Inondations : comprendre ce qui nous impacte, adapter nos réponses et rester solidaires

Interview de Michel Dévrieux, maire de Pélussin

Le 17 octobre 2024, des pluies torrentielles se sont abattues sur toute la région et ont provoqué des sinistres importants et traumatisants pour les populations. Il semble que l’on ait à faire face à des épisodes à chaque fois plus nombreux et plus destructeurs. Quelles en sont, à votre avis, les raisons ?

Ces catastrophes sont les signes concrets de l’aggravation inexorable du dérèglement climatique. Les épisodes, qui étaient autrefois globalement gérables, dépassent aujourd’hui nos capacités de prévision et d’action. Nous nous retrouvons débordés, au sens propre comme au figuré, même si nous sommes mieux préparés à gérer la crise à tous niveaux dès qu’elle se présente, comme à Pélussin, où nous avions anticipé en 2022 avec la mise en place d’un Plan Communal de Sauvegarde. Grâce à ce dispositif, les équipes se sont dotées d’une organisation et ont acquis les réflexes nécessaires pour être à pied d’œuvre et efficaces dès le début de la crise. Avec des rôles opérationnels distribués d’avance et une forte solidarité, nous avons fait au mieux de ce que nous avons pu. Aujourd’hui, nous agissons avec tous nos partenaires pour la sécurisation de la voirie et des accès, et nous devons penser à la reconstruction.

L’aide aux sinistrés a pris quelles formes ?

La solidarité passe par des actions concrètes. Nous avons un gros travail de compilation et de mise à jour des informations à communiquer à la population, ce que nous faisons par Illiwap et sur notre site internet. L’accueil de la mairie est bien sûr ouvert à toute demande.

La reconnaissance en catastrophe naturelle pour les inondations et les débordements de cours d’eau est parue au Journal Officiel du 5 novembre, ce qui permet aux sinistrés de réaliser leurs déclarations aux assurances dans un délai de 30 jours. La mairie réalise diverses autres démarches importantes comme le dépôt d’un dossier au titre de la Dotation exceptionnelle de solidarité pour événement climatique, pour tout ce qui est réparation de la voirie et des pistes, des réseaux, des ponts, des murs de soutènement et des stations d’épuration.

Pour réparer les lits des ruisseaux et rivières, nous travaillons avec le Syndicat des 3-Rivières et avons invité les propriétaires riverains à déposer leurs demandes d’autorisation de travaux d’urgence auprès de la Direction départementale du territoire. La tâche est vaste et les moyens ne sont pas illimités.

Le travail d’entretien des fossés est d’ores et déjà entrepris et sera pérennisé, et la remise en sécurité des chemins communaux est en cours.

Si l’on se tourne vers l’avenir et la reconstruction, que faut-il avoir en tête ?

En ce qui concerne la commune de Pélussin, nous continuons à nous outiller et à coopérer efficacement avec nos partenaires que sont l’État, le Département, la Communauté de communes, le Parc du Pilat et le Syndicat intercommunal des 3-Rivières. Dans ce moment de gestion de l’après-crise, nous commençons effectivement à travailler sur l’avenir. Nous essayons d’être au plus proche de la population, car l’écoute, le réconfort et l’entraide sont essentiels, même si nos moyens sont limités. Pour les collectivités, la question des moyens est cruciale et nous devons gérer les priorités. Nous avons évalué à plus de 8 M d’euros les réparations, ce qui va nous demander de revoir nos budgets et va nécessairement impacter nos projets en cours et à venir.

Alors l’avenir est à construire ensemble, en restant solidaires comme nous l’avons été lors de cette crise, et en prenant soin de nos vulnérabilités. En n’oubliant pas que les activités humaines ont un impact sur le climat et son dérèglement. Au-delà de prévoir et d’anticiper les événements climatiques, avec des délais souvent très courts pour réagir, il nous faut porter un regard averti sur les lieux où les gens vivent et travaillent. Il devient crucial de voir sur le long terme, d’anticiper et d’ajuster les aménagements urbains pour limiter les impacts possibles. Cela n’est plus une option et les collectivités et citoyens vont devoir se confronter ensemble à cette réflexion dans les mois et années à venir. Il me semble que nous devons tout faire pour tenter de minimiser les conséquences négatives de nos modes de vie et pour en accroître les impacts positifs.

Retrouvez ici les informations utiles concernant les inondations du 17 octobre 2024