Les événements et fêtes peuvent être l’affaire de tou⋅tes !

Pour celles et ceux qui s’intéressent à la vie locale et se demandent comment l’on peut faire ensemble à l’échelle d’une petite ville, quels en sont les bénéfices pour la collectivité entière, un exemple : les événements.

De juin à novembre 2023, La Coop des Territoires a accompagné la commune de Pélussin et les parties prenantes (associations, partenaires) à coopérer pour co-organiser la fête de la Pomme et en faire un exemple modèle pour les autres événements, en fonction de leurs enjeux respectifs. Une démarche qui entre dans le cadre de l’accompagnement à la vie associative prévue dans le programme Territoires d’engagement dans lequel la commune est engagée.

L’enjeu principal est tout d’abord celui de la démarche globale : favoriser l’autonomie et l’engagement citoyen afin de faire émerger des façons de faire ensemble.

Ceci afin de pouvoir se confronter aux autres enjeux, qui sont spécifiques à l’organisation d’événements :

• Identité de l’événement, pertinence et créativité : bien repenser l’identité de l’événement, son sens, ce qu’il représente pour le territoire et la commune est un enjeu primordial, afin de définir un ou des thème(s) annuel(s) qui sensibilisent la population et les visiteurs. La Fête de la Pomme, doit-on la centrer sur la culture de la pomme, mais aussi plus largement sur l’alimentation, pourquoi pas sur l’évolution de la production liée aux changements climatiques… ? Qu’est-ce qui est essentiel pour cet événement ? Quels sont les enjeux actuels ? Souhaite-t’on évoquer son évolution dans le temps, son histoire ?
• Mobilisation de tous les acteurs : un événement bien pensé, bien préparé, anticipé, avecbdes rôles répartis au mieux selon l’analyse des ressources de chacun, se donne toutes les chances de bien se dérouler. Cela suppose la participation et l’implication des acteurs qui seront présents le jour J. Pour soutenir les arboriculteurs et agriculteurs et faire de la Fête de la Pomme une occasion de promotion du territoire, les partenaires institutionnels clés, Communauté de Communes du Pilat Rhodanien et Parc Naturel Régional du Pilat ont été intégrés dès la phase de préparation, aux côtés de la commune, de la Confrérie de la Pomme et de la Coopérative Les Balcons du Pilat. Comment susciter et articuler cette mobilisation ?
• Contraintes de sécurité fortes et règles incontournables : l’information sur les lois et règles en vigueur est crucial, car elles s’imposent et évoluent en permanence. Dans un contexte global de prévention des risques, les enjeux de sécurité sont donc importants et leur connaissance nécessaire. Comment bien communiquer sur ces règles et les faire prendre en compte par tous ?
• Efficience technique et logistique : afin d’optimiser l’organisation, mutualiser les ressources techniques et humaines constitue un enjeu évident. Évaluer et faire connaître à tous les intéressés les ressources pour mieux les partager tombe sous le bon sens, avec en ligne de mire le développement d’une confiance mutuelle. Le jour J, telle association pourra utiliser ou proposer telle ressource parce qu’elle en a la maîtrise.
• Organisation Jour J : on sait que, le jour J, de nombreuses problématiques ponctuelles vont se présenter, il en est ainsi dans tous les événements. Comment faire pour que ces problématiques soient anticipées, les cas de figure possibles prévus, donc moins nombreux et mieux gérés le jour même ? Comment gagner en efficacité d’organisation ? Qu’est-ce qui  fait de l’événement un succès, une réussite sur le terrain, le jour J ?
• Et les bons réflexes pour prendre soin de notre empreinte écologique, alors ? Un enjeu important, après le faire ensemble, est aussi de faire au mieux pour préserver l’environnement et être conscients des conséquences de nos modes de vie. Comment peuton faire, à l’échelle de chaque partie prenant, sur un événement ?

Au-delà des bonnes volontés et des objectifs « idéaux », il y a aussi des limites que tout acteur de la vie publique, notamment les agents de collectivité et les nombreux bénévoles des associations connaissent bien, notamment le facteur temps ! Pour discuter, échanger, construire, s’entendre, être là et agir, il faut du temps. Nous avons tous nos contraintes spécifiques à cet égard, et elles méritent d’être respectées.

Alors, comment faire au mieux, en sachant que, pour la mairie de Pélussin comme pour beaucoup d’autres, un enjeu de taille est aussi de ne pas tout porter ? Il y a heureusement d’autres voies et d’autres acteurs publics : la mairie n’est pas la seule ressource. Pour les élus, il est question :

• de ne pas avoir à réinventer la poudre à chaque événement et d’identifier tout ce qui peut avoir été déjà expérimenté pour s’en servir et faire des choix en connaissance de cause,
• de réunir les forces vives concernées, parties prenantes et habitants, pour faire face ensemble aux enjeux identifiés, s’organiser collectivement afin d’être plus forts,
• de se donner le temps : pour bien réussir, cette démarche de co-organisation représente une transition qui s’inscrit nécessairement sur plusieurs années.

Les parties prenantes, élus et agents, associations, partenaires, ainsi que les particuliers bénévoles, sont donc invitées à participer, à apporter leurs savoirs-faire et compétences, à former une organisation collective qui génère du plaisir à oeuvrer ensemble et de l’efficience : on vise un événement final bien pensé et préparé, bien construit et bien vécu par tous les acteurs concernés.

Bon, mais il y aura forcément de petites choses qui nous auront échappé ! On apprend aussi de ses erreurs… C’est pourquoi cet autre facteur qui entre en jeu, c’est la confiance mutuelle, la confiance collective. En effet, lorsque les partenaires s’habituent à travailler ensemble, à préparer collectivement, quelque chose se passe qui est de l’ordre de l’intangible. Par le faire ensemble, des liens se tissent et de la confiance est générée, confiance en soi, confiance en l’autre. Chacun⋅e sait ce qu’il peut faire et ce que les autres sont à même de faire. Et cela ne se construit pas en une journée… il faut du temps. Alors, avec du temps et de la confiance, en plus de tout le reste, les choses avancent et se précisent, et la confiance se renforce. Tout travail mené en groupe pour aller vers des objectifs communs tend à faciliter le travail de chacun⋅e et mène à la réussite du projet (ici, l’événement). Tout n’est pas parfait ? Tant mieux, parce que cela va nous permettre d’évoluer, d’inventer, de trouver des solutions ingénieuses et créatives Tant mieux, qu’à être trop parfaits, nous n’aurions plus à travailler ni à inventer ensemble !

Où en est-on ? Des exemples :

• Pour la fête de la Musique, les associations ont animé côte à côte les divers stands pour que le public puisse se restaurer et se désaltérer avec de bons produits locaux. Cela leur permet tout à la fois de se faire mieux connaître et d’engranger des fonds.
• Pour l’organisation de la fête de la Pomme, la commune a invité les associations aux réunions, et celles-ci sont venues. Une organisation collective se dessine peu à peu.
  Les commerçants sont aussi encouragés à ouvrir pour se faire connaître et donner envie de revenir, notamment aux visiteurs non pélussinois, en proposant des partenariats, décorations ou animations.
  Le thème choisi chaque année peut être décliné par chaque partie-prenante à sa façon. De l’information et de la pédagogie à destination du public peuvent être envisagées. Trois groupes clés ont été constitué pour cette fête, le groupe programmation, le groupe communication et le groupe stands. Pour la logistique et la sécurité, il n’est pas exclu de faire appel à des habitant es bénévoles pour renforcer ⋅ certains points clés du parcours.

L’idée générale n’est pas d’imposer ni de décider à la place des participants : toutes les voies sont explorées, tous les apports sont examinés ensemble pour enrichir la discussion et prendre des décisions adaptées avec des parties-prenantes qui se responsabilisent, s’autonomisent et s’entraident dans l’organisation générale.