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Pélussin, Territoire d’Engagement : réunion de bilan et perspectives avec les partenaires
Le 30 novembre 2023, les élus se réunissaient avec tous les prestataires partenaires des projets « Territoire d’Engagement » de la commune et invitaient ces derniers à croiser leurs bilans des actions de participation citoyenne et à évoquer les perspectives pour les deux années à venir. Pour mieux comprendre tout ce qui se passe à Pélussin et avec qui…
Pendant la réunion, chaque prestataire accompagnant la commune dans ses projets et actions pouvait :
- repréciser les objectifs de sa mission ainsi que la nature et les modalités de ses interventions, faire un retour sur les expériences menées en spécifiant l’état d’avancée et en donnant son « rapport d’étonnement » (ce qui est positif, ce qui l’est moins, ce qui est perçu),
- apporter ses perspectives et recommandations en précisant les sujets sur lesquels il lui semble incontournable d’avancer en 2024-2025,
- évoquer plus spécifiquement ces aspects en lien avec le projet de tiers-lieu sur le site Saint-Charles.
Fréquence Commune – Lisa Daoud
Ce qui a été fait en 2023
Fréquence Commune travaille avec les collectivités pour rénover la démocratie locale et remettre les habitants au centre des décisions politiques, notamment municipales. Elle accompagne à la coconstruction du tiers-lieu sur le site Saint-Charles, puisque ce projet est à l’initiative de la municipalité. L’année 2023 était consacré à écrire une programmation du projet. Une méthodologie s’articulant en « séquences démocratiques » a été déployée, en associant habitants, élus et agents. C’est une manière de rendre visible, pour les habitants, les contraintes techniques, financières et politiques du projet. Une même instance, le Groupe de Pilotage (GP), réunit des habitants tirés au sort, des porteurs de projet d’associations ou d’entreprises, des agents et des élus de la commune et de la communauté de communes. Dans le cas de Pélussin, les élus intéressés sont nombreux. Le GP s’est réunit 5 fois, sur 4 heures en soirée. Ça a été un travail d’émergence des idées, de coconstruction de la raison d’être du projet et des scenarios possibles pour les différents pôles d’activités. Tous les usages ont été évoqués, aussi bien pour les extérieurs que pour les bâtiments, les rôles, la façon de gouverner, d’organiser et d’animer…
Une grande question qui était soulevée par la commune de Pélussin concernait la façon de faire se rencontrer la vision de la politique publique et les envies diverses des porteurs de projets. Les élus avaient une vraie volonté de faire de la place pour qu’émergent toutes les conceptions de ce à quoi le tiers-lieu peut servir. Ils ont d’ailleurs très bien joué le jeu du tirage au sort sur cadastre avec porte-à-porte pour faire entrer des habitants dans le GP. La mobilisation a été moyenne, avec une absence de personnes jeunes. La question de comment les faire venir maintenant reste ouverte : requestionner l’ancrage du projet dans les besoins du territoire en repartant d’une réunion publique d’émergence pourrait être une option.
On a bien senti les conséquences du travail effectué par Déborah ANDRÉ (Exaeco) avec les agents et Laurence Sellincourt Houvion avec les élus, qui a fait prendre un tournant au projet.
Et demain ?
Pour l’avenir, il sera bon d’accompagner le Chargé de Mission « Petites Villes de Demain » (PVD) dans l’animation pour continuer la coconstruction du projet collectif jusqu’à l’ouverture du lieu en 2026. L’enjeu le plus visible est celui de l’implication du groupe dans le recrutement du maître d’œuvre et les travaux. Il est rare que les habitants soient sollicités pour ces étapes et cette volonté est à souligner à Pélussin.
Comment le GP préfigurera-t-il la gouvernance du futur tiers-lieu ?
Il sera bon de prévoir des ponts avec les interventions d’Anne-Laure Romanet (Coop des Territoires) et d’Alice Péronnet (Robins des Villes – CPEJ).
Peut-on envisager des actions concrètes sur le site avant et pendant les travaux ?
Avec les acteurs de la Fête de la Pomme, du CPEJ ?
Une ou plusieurs réunions publiques ?
Une programmation d’événements sur le site ?
Et comment reboucle-t-on avec la raison d’être du lieu ?
La vision politique est forte sur ce lieu : transition écologique sociale démocratique. Comment fait-on de St Charles un lieu démocratique ? Comment aborder la transition écologique ?
Voici une partie des questions importantes auxquelles nous serons amenés à être confrontés pour la suite.
Exaeco intelligence collective – Déborah André
Ce qui a été fait en 2023
Nous avions pour mission de travailler sur le « projet d’administration » touchant les élus et plus spécifiquement les agents, qui sont pilotes et moteurs au sein de la collectivité. Chacun des deux groupes a travaillé séparément, puis ensemble. L’objectif était de prioriser les projets pour avoir une vision claire d’où on veut aller, puis de commencer à construire.
En juin, est apparu pour es élus et les aspects « stratégie » le besoin d’une nouvelle approche, plutôt en « coaching d’équipe » et la mission a été transférée à Laurence Sellincourt (Auxilia Conseil).
Avec les agents, nous avons étudié les façons d’aborder les projets, leur faisabilité par l’administration, les ressources, les points bloquants, les défis à relever, etc.
Toutes les propositions faites aux élus ont été acceptées par ceux-ci. Je souligne que ceux-ci ont accepté de nombreuses réunions, accepté de faire des séminaires, que leur disponibilité et leur agilité a été et est très importante. Ils ont accepté de considérer les warnings qui s’allument, de les traiter.
Et demain ?
Il sera bon d’amplifier ce début de collaboration entre élus et agents. Cela me paraît vraiment très intéressant pour la commune. Mais comme ça touche aux habitudes de travail, ça peut paraître difficile, prendre du temps et demander des remises en question.
Auxilia Conseil – Laurence Sellincourt
Ce qui a été fait en 2023
J’ai accompagné les élus à écrire une feuille de route et à faire un diagnostic du système élus et équipes municipales dans leurs relations. L’accueil reçu a été formidable. On a ici des élus qui « parlent vrai », exposent ce qui a du sens pour eux, leurs difficultés relationnelles et collectives, font état de leur fatigue, de tout ce que recouvre le champ des actrices/acteurs du changement, ce qu’ils sont fondamentalement. J’inclue dans ce bilan l’équipe DGS qui opèrent à partir des décisions. Les élus tentent de conduire une forme de « rupture » et font face à des résistances très fortes. Ma mission était donc de les aider à gérer ces résistances au changement en les accompagnant en coaching systémique autour de leur projet politique, pour qu’ils puissent se donner les moyens ensemble en priorisant. Ils l’ont fait avec beaucoup d’entrain, de dynamisme, de courage.
Un 1er séminaire a été réalisé autour de la boussole politique, un travail très constructif, et la mobilisation collective a été excellente. Une certaine pression venait des agents, ce qui n’a pas empêché les élus de bien avancer. Ça peut encore bouger et être régulé, mais la base est posée.
Nous allons nous retrouver pour deux jours avec l’équipe, pour un travail sur la maturité collective et du leadership partagé. C’est un sujet sensible, globalement, où l’ego personnel et collectif sont touchés. Mais l’ego permet aussi de construire. Le but est que ça leur donne les moyens de conduire dans les années à venir, de rester gagnants : si l’on ne regarde pas au-delà de 2026 ou qu’on part « perdant » d’avance, cela peut être démobilisateur. Il faut continuer à mobiliser autour de ce projet pour Pélussin. Car c’est extraordinaire de pouvoir mobiliser sur des projets d’une telle importance dans une petite ville. Je constate beaucoup de générosité dans ce que j’entends et ce que j’ai vécu dans ce groupe d’élus.
Et demain ?
Selon moi, il va falloir consolider tout ça en prenant en compte les changements induits. Cette équipe doit continuer à être soutenue, énergisée, structurée pour conduire dans les meilleures conditions. L’accompagnement soutient le collectif et vise à développer sa maturité pour que le groupe puisse se régénérer, se réguler, pour qu’il apprenne de ses propres expériences. Il devient une ressource pour se former, pour agir, et pas quelque chose qui (s’)épuise. Pour continuer à développer cette maturité collective de gens engagés et brillants, il faut les aider à trouver une stabilité en terme de relation collective. C’est l’auto-régulation. Il serait important de le prévoir, au moins sur 2024. L’implication est grande. Les sujets sont nombreux. Ça ne sera pas du luxe de les aider. Ils peuvent apprendre l’autonomie, il existe des méthodes pour partager et s’approprier des outils et ainsi pouvoir continuer seuls.
En ce qui concerne St-Charles, pour 2024/2025, comment réussir ? En poursuivant le travail avec les agents, qui commencent à comprendre la place qu’ils occupent dans la collectivité, puis entre agents et élus. La collaboration et la participation demandent à être poursuivies. Les agents sont en pleine prise de conscience de comment leur rôle peut être différent et ce que ça peut amener en plus dans leur mission. Le chargé de mission « Petites Villes de Demain » et le Directeur des Services Techniques Municipaux vont arriver, donc le cercle des agents va s’agrandir, se modifier. Comment peut-il être ressource et aider les élus ? Il est souhaitable de continuer à structurer, de profiter de cette dynamique de collaboration, de ne pas la laisser retomber, de ne pas laisser perdre cette énergie. Enchaîner, embrayer, mettre des petits pas en place pour renforcer la coopération.
Robins des Villes – Alice Péronnet
Ce qui a été fait en 2023
Nous accompagnons la ville depuis quelques mois, et sommes dans le cœur du sujet depuis septembre-octobre. L’idée était de croiser le besoin d’avoir un conseil municipal de jeunes et de travailler sur la politique jeunesse avec des jeunes.
Pour les élections, il y a eu moins de volontaires enfants que ce qu’on imaginait par rapport à la sensibilisation qu’on avait faite (présentation, objectifs) Les retours d’intérêt avaient été importants, notamment dans les deux collèges. Au moment de faire acte de candidature, il ne restait environ que 10 % des enfants… On a 17 enfants au CPEJ, dont 14 titulaires. Ce nombre permet tout à fait d’avancer, de faire des choses intéressantes. Il a été évoqué de pouvoir faire rentrer des enfants en « cours de route » (de l’EVS par exemple). Si jamais des jeunes sont intéressés, on trouvera une manière de les intégrer (jusqu’à janvier).
Le nouveau CPEJ est missionné (la 1ere réunion a eu lieu le 8/11) pour travailler sur la politique jeunesse, avec une phase de diagnostic qui a besoin d’être un peu « détendue », quitte à faire le reste dans la 2ème année. Nous avons ici besoin de prendre le temps. Par ailleurs, il ne faut pas qu’ils restent uniquement entre jeunes élus, mais qu’ils fassent les choses bien en impliquant leurs camarades (tous établissements scolaires) et des partenaires (centre de loisirs + EVS + d’autres plus âgés).
Rendre compte de ce que fait le CPEJ aux autres jeunes de la commune est également un enjeu. Ce qui est prévu, après le diagnostic et en fin d’année prochaine, c’est d’organiser avec tous les enfants de la tranche d’âge une présentation de ce qu’ils ont mené, avec des retours et apports partagés.
Je salue l’investissement de Marie et des élus (Martine, Gisèle, Pierric), car ça nous facilite la vie, et l’accueil est très bon, c’est un plaisir.
Et demain ?
Pour 2024/2025, la question de l’engagement des parents dans le CPEJ et celle d’un possible lien avec St-Charles ont été discutées. Il n’y a pas actuellement d’enfant siégeant au titre du Centre de Loisirs. La politique jeunesse pose la question de ce qui peut être fait au tiers-lieu. Dans le diagnostic, nous allons voir comment intégrer la question de St-Charles, mais sans parler à la place des jeunes et en les laissant être les acteurs principaux. Nous pourrons discuter ce sujet avec Anne-Laure (Coop des Territoires).
La Coop des Territoires – Anne-Laure Romanet
Ce qui a été fait en 2023
Nous intervenons auprès des parents et collectifs citoyens (mobilisation autour des événements). La mission de base ici est d’accompagner une progressive appropriation de la Fête de la Pomme par les acteurs, avec un positionnement de la mairie comme facilitatrice initiatrice : elle ne doit pas tout porter. Nous visons un transfert progressif d’actions sur davantage d’acteurs.
En parallèle, il s’agit d’accompagner l’équipe municipale pour formaliser un protocole pour impliquer les habitants dans la démarche participative.
Concernant la Fête de la Pomme, nous avons animé avant l’été un atelier avec les acteurs pour s’aligner sur une vision commune. Un cadre minimal a été acté : pourquoi, à quoi ça sert, comment ? On sort du flou, on se retrouve sur une forme assumée. Pour 2023, l’association mairie / coopérative de producteurs / maison du parc a plutôt bien fonctionné, mais le portage par les associations est encore très minimal (avec une agente, Christelle, qui a beaucoup trop porté). Cette conduite du changement se fera sur des années, et c’est ce qui était prévu.
Deux choses ont été testées : un modèle d’organisation des réunions participatives, avec besoin de reposer les objectifs, cible, points logistiques…et un guide sur les différentes phases de processus participatif sur lequel nous n’avons pas encore assez de recul. Mais ce contenu existe et on va s’en servir.
Ce projet me semble plus simple que les autres (relative simplicité). La complexité réside plutôt dans le grand nombre de sujets traités en parallèle par élus et agents, dans ce qui se joue en leadership et dans la prise de décision au niveau global (élus et agents).
Se positionner clairement, mettre un cadre clair, pour inviter à la coopération est très nécessaire et c’était l’enjeu majeur.
Et demain ?
Pour 2024, il faudrait persister sur ce modèle, continuer à solliciter les associations et commerçants, s’attaquer au sujet de la transparence financière, de l’impact, pour « embarquer » davantage la ComCom.
Pour St Charles, l’enjeu principal est de ne pas reproduire que ce soit la mairie qui porte tout. Il faut là une dynamique de communauté qui s’autonomise de la mairie. Pour ce faire, il faudra qu’elle soit résiliente au changement de municipalité.
Les designers -Eric Fache et Aurélie Richard
Ce qui a été fait en 2023
Deux designers ont travaillé en 2023 dans le cadre du projet de l’administration sur l’hospitalité à la mairie. Ce travail n’a pas produit d’effets immédiats et palpables, pourtant la mairie a complètement changé après leur passage. Les agents se sentent chez eux. L’intervention a bien produit ses effets, mais il faut que nous prenions un temps pour conscientiser ce qu’ils ont semé. Je rencontre les designers en décembre pour en parler.
Côté agents, il y a eu un moment un peu compliqué à l’été, mais plein de choses se débloquent avec des interactions qui se développent.
Et demain ?
On va pouvoir mettre des choses en lien sur 2024. Je fais un lien possible avec la façon d’utiliser la méthode (Coop des Territoires). Il faudra se poser la question : comment intègre-t-on le participatif et la méthode dans le projet de l’administration ? Un lien également avec l’accompagnement de Fréquence Commune du Chargé de Mission Petites Villes de Demain.
Nous allons, les élus, l’ANCT et moi-même, nous retrouver pour imaginer 2024. Des lettres d’intention seront envoyées au mois de janvier, des échanges avec les futurs partenaires auront lieu en février, et des missions débuteront en avril.
2023 était très belle, mais heureusement que les partenaires étaient là ! C’est très important pour nous.
ANCT : agence national de la cohésion de territoire
ANCT Territoires d’Engagement – Matthieu Angotti
Je suis ici en mode ‘écoute’. Ces réunions de synchronisation sont très utiles car elle nous permettent d’identifier des sujets pour les rencontres des 15 territoires qui auront lieu en janvier. C’est intéressant pour la réflexion partagée.
Ce qui est intéressant à Pélussin, c’est qu’on a lancé beaucoup de pistes, mais que l’ensemble est cohérent par rapport aux ambitions et la volonté de tester. Pélussin est pionnière en la matière. Vous faîtes preuve de beaucoup de courage.
ANCT – Sébastien Dalmas
Je ressens de la joie et une certaine fierté de ce que vous faîtes, mairie comme partenaires. Je suis enthousiaste, et on va continuer à bosser !